Dans sa collection sur les « grands destins de femmes », rien de plus logique que Naïve donne une place à Marie Curie. Scientifique inspirée et tenace, modèle de courage et figure exemplaire, Marie Curie est un symbole, à la fois d’un pan non idéologique du féminisme et de la possibilité de devenir quelqu’un par la seule force du travail et de la volonté.

C’est en tout cas ce que montre cet album au petit format élégant et agréable. La scénariste Laura Berg choisit de fouiller la jeunesse de Marie, étudiante polonaise subissant le joug russe, qui réussit à s’exiler à Paris pour rejoindre la Sorbonne et qui finit par y rester auprès de son amour, Pierre. Elle raconte ensuite, avec sobriété et pédagogie, les premières grandes découvertes du couple (la radioactivité…), avant d’enchaîner rapidement les hauts faits de celle qui fut double Prix Nobel. Ce parti-pris engendre un déséquilibre un peu gênant, car on s’attache rapidement à ce personnage hors du commun et on la quitte beaucoup trop tôt, mesurant alors difficilement quelle grande femme elle fut. Néanmoins, l’ensemble est intéressant, cohérent, facile d’accès, notamment par le dessin tout en légèreté et couleurs douces de Stéphane Soularue, qui donne des ailes à une biographie qui aurait pu être laborieuse.