Par Thierry Démarez et Ange. Soleil, 13,95 €, le 28 octobre 2009.

Encore une nouvelle série d’heroic fantasy, me direz-vous, mais celle-ci mérite toute votre attention. D’abord parce que son scénario semble riche et offre de multiples possibilités de développement. Ensuite parce que son dessin se positionne habilement à la frontière du classicisme et d’un certain expressionnisme. Enfin, parce que, outre les passages obligés du genre, cette saga se lit avec un franc plaisir et promet une savoureuse suite.

On suit d’abord une plantureuse guerrière, qui ne cherche qu’à se venger des nobles qui ont détruit son village et enlevé sa soeur. Dans le même temps, on rencontre un jeune religieux, membre d’un ordre secret d’enquêteurs et de combattants. La légende d’un dragon gigantesque persiste dans le pays, et la révélation de l’existence d’un monde parallèle s’apprête à bousculer l’ordre établi…

Tour à tour banale (le traumatisme de l’enfance, les combats à l’épée…) et originale (le trip des aliénés, la rencontre du moine-soldat et de la belle mercenaire…), l’intrigue de Ange fait la part belle au divertissement, sans oublier de construire pas à pas une architecture complexe. Le couple scénariste de La Geste des chevaliers dragons et du Collège invisible démontre une science narrative à toute épreuve, ne négligeant pas les codes incontournables de la fantasy, tout en offrant des pistes scénaristiques plus originales, qui demandent toutefois à être confirmées par la suite. Au dessin, Thierry Démarez – vu aussi sur La Geste… – épate par ses visages d’une grande expressivité, ses hachures efficaces et son sens des cadrages. Il sait à la fois simplifier ses cases pour les rendre plus percutantes et mettre toute la sauce pour les séquences de bravoure. Ce premier tome de Marie des dragons est donc plus que prometteur. On croise les doigts pour les prochains, annoncés pour le printemps et l’automne 2010.

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