Marilyn, de l’autre côté du miroir ***
Par Christian De Metter. Casterman, 18 €, le 7 octobre 2009.
La malchance, ça ne dure qu’un temps. C’est ce que doit se dire Norman, aspirant écrivain et légèrement mythomane, qui croise un soir l’écrivain Truman Capote et une jeune brune délurée. Et qui découvre le lendemain, sous la perruque noire, une star mondiale finalement très accessible: Marilyn Monroe. Et les voilà tous deux partis en balade en dehors de Manhattan. Jusqu’à un étrange manoir, porteur d’un terrible secret…
Pour ce one-shot atypique, Christian De Metter mélange les genres avec un soin raffiné. Comédie douce-amère en référence à Breakfast at Tiffany’s (Diamants sur canapé, roman de Capote, adapté au cinéma avec Audrey Hepburn), portrait sans fard d’une star et d’une icône sensuelle hors norme, conte fantastique… Au travers d’une classique histoire de fantômes et de rédemption, c’est une petite fille qui a grandi trop vite qui se livre sous les yeux du lecteur: une actrice à la gloire auto-destructrice qui aspire à être considérée comme autre chose qu’une jolie poupée, qu’un simple objet de désir… Tour à tour énervante et touchante, cette Marilyn respire la vie, mais déjà une ombre funeste plane au-dessus d’elle.
Le dessin proche de la peinture de Christian De Metter magnifie ce portrait, par des expressions et une gestuelle extrêmement justes. Sa large palette de couleurs, du gris le plus lumineux au rouge le plus sombre, permet des changements de tons et d’ambiances d’une rare efficacité. Une belle histoire, dans un écrin classieux.
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