Marivaudevilles de jour **
Par Martin Veyron. Dargaud, 13,95€, le 28 octobre 2011.
Dans un appartement sous les toits, une femme se réveille dans le lit d’un inconnu, et lui demande s’ils ont fait l’amour. A la fenêtre d’à côté, une autre femme fume, en songeant à quitter son amant.
Voilà pour l’introduction de ces Marivaudevilles, contraction de marivaudages et de vaudevilles. La suite est à l’avenant : le malicieux Martin Veyron (L’Amour propre, Blessure d’amour propre) organise son album en un long plan-séquence rigoureusement structuré – la plupart du temps, en gaufriers de neuf cases -, laissant sa multitude de personnage se passer la parole au fil de leurs interactions (souvent improbables). La ligne est claire et fluide, le propos centré sur l’amour et le sexe, glissant souvent vers la vanité et la mesquinerie humaines.
On est d’abord admiratif devant ce procédé malin, amusé par la machinerie ainsi déployée, puis malheureusement lassé. Car l’exercice de style a beau être brillant et plein d’humour, il sonne creux, perdant le lecteur au fil d’un développement bien trop long.
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