Marqués #1
À Manhattan, un groupe de super gardiens des forces occultes défend jalousement ses traditions ancestrales et notamment sa maîtrise de glyphes magiques tatouées à même la peau de ses élus. La jeune Saskia se découvre être une « marquée » et rejoint ses nouveaux frères et sœurs d’armes. Mais une branche secrète du gouvernement s’intéresse à des artefacts nazis et…
Voilà, on a écrit « artefacts nazis » et tout est dit. Imaginé par le scénariste vétéran David Hine , Marqués ne s’effraie d’aucun cliché et surtout pas de faire sa petite confiture dans les vieux pots. Si le résultat n’est pas du niveau d’un Hellboy loin s’en faut, cette énième variation autour de la lutte entre forces du Bien et forces du Mal se laisse lire, essentiellement pour son casting majoritairement féminin, plutôt bien campé par le dessinateur Brian Haberlin, habile à rendre visages et poses expressifs. Et tant pis si les deux auteurs donnent l’impression de n’avoir jamais décidé qui était le ou les personnages principaux de cette aventure, abandonnant bien vite la malheureuse Saskia pour adopter le point de vue de Mavin, la leader des Marqués, puis celui de Liza, la méchante pas bien convaincante, ou encore tiens, celui de Simon, le quatrième rôle qui passait par là…
Plus déterminant : pour s’investir dans cette série, il faudra faire montre d’indulgence à l’égard de certains choix artistiques prépondérants et notamment celui du tatoo, érigé en argument de vente un peu bidon. Cet appel du pied lourdaud à un lectorat jeune adulte risque fort de faire flop, et ce dernier de trouver que tout cela sonne très faux. Les auteurs ont voulu faire des Marqués, Mavin en tête, une clique de hipsters au charisme de rock stars (le gars qui se bat avec sa guitare électrique, vraiment ?!). Tout, des avant-bras pigmentés aux coiffures et tenues de leurs héroïnes, crie première page de résultats sur Google Images.
Dépourvue de la moindre originalité et maladroite, la série profite malgré tout du savoir-faire de ses auteurs, déjà à l’œuvre de concert sur Sonata, pour ménager des rebondissements malins et des scènes d’action efficaces. Et puis, pour mémoire, il est question d’artefacts nazis ! Il faut parfois savoir se satisfaire de peu…
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