Martin Eden est un marin de 20 ans, né dans les bas-fonds d’Oakland, dans la baie de San Francisco. Il sauve par hasard le jeune Arthur Morse d’une rixe et se voit invité à dîner chez lui, ce dernier souhaitant montrer à sa famille à quoi ressemble un « sauvage ». Il rencontre alors la sœur d’Arthur, Ruth, jeune bourgeoise éthérée et cultivée dont il tombe tout de suite amoureux. Pour conquérir son cœur, Martin pense qu’il doit accéder au savoir et à la culture. Dès lors, il n’aura de cesse de lire, d’apprendre puis d’écrire, espérant un succès littéraire qui ne viendra que trop tard. L’amour de Martin et Ruth sera brisé par la rigidité d’une bourgeoisie méprisante à l’esprit étriqué.

Martin Eden, c’est l’alter ego de Jack London, d’où l’inspiration très autobiographique de ce roman de l’auteur de Croc-Blanc. Le scénario de Denis Lapière parvient à transmettre l’esprit d’un roman très dense, critique sociale dans laquelle l’attrait du héros pour la classe bourgeoise et le pouvoir des mots le mèneront à sa perte. La peinture d’Aude Samama, inspirée par l’expressionnisme allemand, est en parfaite résonance avec le récit et parvient à nous embarquer dans cette Californie que décrira aussi John Steinbeck quelques années plus tard. Une adaptation réussie, toute en délicatesse, d’une des œuvres majeures de la littérature du XXème siècle.

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