Par Jean-Pierre Gibrat. Futuropolis, 16€, le 21 octobre 2010.

Amoureux, révolté et batailleur, Mattéo n’a pas son pareil pour se mettre dans des situations impossibles. Nouveau héros de la saga éponyme de Jean-Pierre Gibrat (Le Sursis, Le Vol du corbeau), il a dans un premier épisode tâté des tranchées sur le front de la Première Guerre mondiale.

On l’avait quitté planqué contre son gré par une mère pacifiste, refusant que son petit serve de chair à canon. Mais Mattéo a du caractère: il part dans ce deuxième volume pour Petrograd, faire la révolution. Là-bas, il rencontrera Léa, bolchévique manipulatrice, qui ne lui fera pas oublier Juliette, son premier et grand amour…

Comme le fougueux et parfois désabusé Mattéo, on se retrouve ballotté par le vent de l’Histoire. Jean-Pierre Gibrat sculpte son récit avec une certaine virtuosité, y insufflant de la politique, de l’amour, de la trahison… Autour de dialogues écrits avec un soin qu’on devine maniaque, il dessine de façon sensible et expressive les doutes et errements de ses personnages, dont aucun n’est monobloc. Du bel art.

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