Maudit Victor ***
Par Benoît Preteseille. Cornélius, 14€, septembre 2011.
« Les vieilles histoires, ça me plombe », lâche malicieusement le narrateur de Maudit Victor en fin d’ouvrage, comme pour se moquer de ce qu’il vient de raconter. Car il revient sur l’existence hors du commun d’un certain Victor G., qui lui est révélée par une lettre.
Gamin, Victor croit dur comme fer qu’un oeil de verre permettra de démultiplier sa vision. Alors il se crève l’un des siens, en vain. Encouragé par une femme elle aussi mutilée, il deviendra peintre. Mais, à cause d’une mauvaise action commise, le voilà hanté par un cheval en cours d’humanisation, qui le force à ne représenter que des équidés…
Auteur du mordant L’Art et le sang, où il mettait en scène l’assassin Fantamas, Benoît Preteseille livre un nouveau parcours vrillé, toujours inspiré par la thématique de l’art. Habilement, d’un trait lâché, il jongle avec les ellipses, manipule les formes (cases ou dessins libres) et joue avec les bulles. Et tisse un récit inattendu, aussi poétique que fou et drôle.
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