Par Benjamin Flao et Christophe Dabitch. Futuropolis, les 8 octobre et 5 novembre 2009, 17 €.

Ils sont beaux et fiers les mauvais garçons de ces deux volumes parus à un mois d’intervalle. Ils sont libres aussi, et entendent le rester. Manuel a quitté la France pour l’Andalousie. Benito est un gitan du cru. Et tous deux ne vivent que pour une seule chose: le flamenco. Une musique de douleur et d’amour, à l’image de leur vie: passionnée et sans retenue.

À première vue, avec leur couverture frontale et virile et leurs planches au lavis, ces deux albums peuvent paraître fades ou tristounets. Il n’en est rien. Il suffit de lire les premiers chapitres pour se retrouver embarqué dans une intense histoire d’amitié, et constater que le dessin de Benjamin Flao – en apparence délavé – est en réalité rempli d’une rare énergie. Les trognes se tordent de rire, de plaisir ou de tristesse, la musique plaintive et magnifique du flamenco émerge des pages avec puissance. L’itinéraire des deux héros est sobrement et subtilement brossé, entre soir de biture, langueur estivale, amour déçu et réflexions sur la vie et le reste. Ce diptyque, par les auteurs du déjà superbe La Ligne de fuite, est donc une réussite, étonnante et bouleversante.

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