Max Winson #1
Derrière son air innocent et sa silhouette dégingandée, Max est une machine. Une machine à gagner, une légende vivante du tennis, qui n’a jamais perdu un match. Un adversaire écoeurant pour ses concurrents, qui ne peuvent même plus rêver d’un titre. Un génie adulé par les foules avides de sport-spectacle. Une intarissable pompe à fric pour ses gestionnaires de droits et de fortune. Mais si, un jour, Max se rebellait contre son père tyrannique, ce soit-disant bonheur formaté et sa morne vie à taper dans des balles jaunes ?
Révélation graphique de 2012 pour son dessin du Singe de Hartlepool, Jérémie Moreau signe ici en solo un des albums les plus originaux de ce début d’année. Car mettre en scène un sportif en bande dessinée est suffisamment rare pour être applaudi et surtout parce qu’on est ici plus proche de la théorie du chaos ou de la BD intimiste comme celle que pratique Manuele Fior, que de Michel Vaillant. Fort de plusieurs idées lumineuses (le camp d’entraînement psychédélique est un délice), Jérémie Moreau n’a besoin que de quelques planches, lignes de mouvements limpides et cases silencieuses, pour composer un univers très personnel, son propre petit théâtre de l’absurde doux-amer. Humour, suspense, personnages convaincants, inventivité graphique permanente et évidence dans la narration font de ce premier tome une bande dessinée ovni extrêmement attachante. Bravo !
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