Mégalex #3
par Fred Beltran et Alejandro Jodorowsky. Les Humanoïdes Associés, 12,90 €, le 6 février.
40 ans n’est pas l’âge de la retraite sur Mégalex, mais celui auquel tout citoyen doit obligatoirement mourir ! Dans une cité entièrement robotisée, la population composée d’humains clonés et lobotomisés vit sous le joug d’un pouvoir ultra-autoritaire, où les puissants s’octroient des centaines d’années à vivre. Une poche de résistance s’est créée : les insurgés préparent leur rébellion dans une forêt, ultime bastion de liberté et de nature. Alejandro Jodorowsky reprend ici des thèmes qui lui sont chers. On connaît sa musique mais on l’écoute toujours avec plaisir. On s’amuse de l’exagération assumée de chaque personnage – la violence outrancière des mauvais est contrebalancée par la pureté extrême des bons. Et l’on rit jaune face à sa critique déguisée de notre monde. Car ces nobles pervertis de Mégalex, qui refusent de mourir, sont comme un cliché surexposé de nos sociétés qui ne veulent pas vieillir. Pour donner une beauté glacée à cet univers informatisé, Fred Beltran avait dans les précédents tomes offert toutes les nuances synthétiques de sa palette graphique. Lassé de sa souris, il reprend ici la plume, prouvant s’il était nécessaire la qualité de son coup de crayon. Une mise en couleur toujours aussi métallique conserve au tout sa cohérence. Toutefois, on aurait aimé que les auteurs mettent fin à une saga commencée en 1999, dont ils n’achèvent ici qu’un premier cycle. Et dont le scénario commence malheureusement à se répéter…
Allison Reber
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