Mémoires d’Alexandrie #1
Les deux médecins grecs Hérophile et Érasistrate arrivent dans l’Égypte du IIIe siècle avant notre ère, à la demande du roi Ptolémée, avide d’enrichir le savoir de sa civilisation, contenu dans la fameuse bibliothèque d’Alexandrie. Révolutionnaires car travaillant au contact des malades, les deux savants font jaser, mais se montrent efficaces. Jusqu’à ce qu’Hérophile trouve dans la dissection des cadavres de nouvelles pistes pour développer ses connaissances : si le roi l’accepte, au nom du progrès, cette profanation du corps des défunts n’est pas du goût des religieux et entraînera la chute de médecin.
Chiara Raimondi construit une trilogie historique autour de la bibliothèque la plus célèbre du monde antique, croisement des savoirs du bassin méditerranéen, et lieu de bien des secrets et des complots pour qui a une once d’imagination. Avant de parler de Ptolémée le bâtisseur et d’Hypathie, première femme savante de l’Histoire, elle s’intéresse ici à un médecin audacieux, qui avait pressenti – voire démontré – des principes anatomiques des siècles avant qu’ils ne soient officiellement « découverts ». Mais, c’était bien trop tôt…
Le sujet est intéressant, et l’angle choisi aussi. Hélas, tout va beaucoup trop vite dans ce volume : à peine arrivé à Alexandrie, Hérophile révolutionne la médecine et est exécuté – 48 pages, c’est bien trop étroit pour conter un tel destin. Et tout se percute dans des séquences confuses (séances médicales, dialogues politiques ou philosophiques, tourments intimes), que le code couleur tranché – vert/jaune avec les médecins, bleu/violet pour les ennemis extérieurs, censé faciliter la lecture – ne suffit pas à alléger ni à éclairer. Quelques vagues fragments historiques, mais rien de très précis, aucune psychologie ni contexte… Ne reste qu’un dessin séduisant et racé, mais qui ne sauve pas grand-chose.
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