Mesrine, l’évasion impossible
Par Lounis Chabane et Roger Knobelspiess. Casterman, 10 €, le 8 octobre 2008.
C’est un fait : la BD aime les parias et les gangsters. Après tout, Astérix n’en était-il pas un à sa façon ? Avec sa trogne de Gaulois, sa faconde de poète et son goût de la révolte, Jacques Mesrine reste pour tous un maître de l’évasion. Contrairement au premier volet du film biographique qui vient de sortir – L’Instinct de mort de Jean-François Richet, avec Vincent Cassel -, le présent album revient peu sur ses années de cavale et se concentre sur ses spectaculaires évasions du tribunal de Compiègne et du quartier de haute sécurité (QHS) de la prison de la Santé. La manière dont le criminel tirait parti de ses complices et de sa notoriété, tout en restant maître – mais quelque part aussi prisonnier – de son propre personnage, est brossée avec soin par Roger Knobelspiess, ex-taulard et auteur de plusieurs livres, dont un sur les QHS. D’un trait épais et réaliste, calibré pour les scènes d’action mais manquant parfois d’élégance, Lounis Chabane s’en tire bien, et sans trop glorifier Mesrine en héros-martyr.
Morgan Boëdec
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