Messire Guillaume #3 ***
Par Matthieu Bonhomme et Gwen de Bonneval. Dupuis, 10,40 €, le 23 janvier 2009.
Il y a mille façons de raconter le passage de l’enfance à l’âge adulte, parfois sans même passer par la case «adolescence». Gwen de Bonneval a choisi de raconter une aventure moyenâgeuse en trois épisodes. Dans ce dernier tome, on retrouve Guillaume, jeune héros courageux et attachant. Qui a parcouru des kilomètres jusque dans des mondes féériques afin de retrouver son père, qu’il refuse de croire mort. Un peu de répit s’annonce, puisqu’il rejoint sa sœur et sa mère, entre temps remariée à un noble douteux. Seulement, les apparences sont trompeuses, le doute s’installe dans l’esprit des enfants : et si leur génitrice avait assassiné leur cher papa ?
Il n’y a pas une once de niaiserie ou de tendresse gratuite dans cette épopée vibrante, où l’hystérie guette constamment et le surnaturel semble toujours embusqué derrière une tenture. Matthieu Bonhomme excelle à rendre ce monde mouvant. Il use d’un trait hachuré et anguleux très vivant, rythmé par un découpage fluide. Porté par une vraie grâce, son crayon parvient à rendre intenses les billes noires qui figurent les yeux de ses personnages. Messire Guillaume se pare ainsi d’une vraie subtilité narrative et graphique, et refuse tout simplisme.
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