Hier, les papas pas contents donnaient la fessée. Demain, les enfants pas sages recevront des corrections bien plus spectaculaires…
LES HOMMES DE FER
Plus fort que les jeux vidéos ! En des temps futurs et lointains, les nobles de la galaxie se battent autant que leurs valeureux ancêtres de la Grèce et de la Rome antique, mais avec infiniment moins de risques, leur esprit étant imbriqué dans une armure intelligente à visage humain. Le leur. Ils peuvent donc jouer les durs de durs au milieu des combats au cours desquels les gens de la plèbe tombent, eux, à l’ancienne, pour de vrai. Ouf ! L’échelle sociale est préservée.
L’armure n’a pas que des avantages. Au bout de 17 heures, on est prié de récupérer son corps quelle que soit sa situation. On risque aussi de le réintégrer en mode emergency en cas de destruction de l’armure par une armure plus balaise. Ce qui revient à connaître une sensation équivalente à ce qu’éprouve – paraît-il – un malheureux se faisant arracher la peau sans anesthésie.
Enfin une idée neuve en space-opera ! Voilà qui change agréablement des rengaines habituelles, des lasers et autres désintégrateurs qui sentent le rouillé galactique. Une telle idée aurait pu jaillir dans l’esprit perpétuellement agité d’un Jodorowsky. C’est dire. Le dessin, vivant, fort et mouvant, est signé d’un pro du comics qui a, entre autres, dessiné Ruse une série éditée en son temps par Crossgen, l’éditeur libre qui a explosé en essayant de se faire aussi gros que Marvel et DC.
Heureusement, sur Métal, perdre la tête ne prête pas trop à conséquence.
Alors, heureux, le lecteur ? À moitié seulement, car au niveau intrigue ça se gâte. Dans cet empire futuro-rococco-romano-antiquo – y a de la jupette -, on suit le destin d’un empereur trahi par son frère qui se vend à des extraterrestres bien décidés à boulotter l’empire. L’intention du frangin : devenir calife à la place du calife. Le fils de l’empereur vengera-t-il son père ? Depuis Le Roi Lion, et incidemment quelques classiques encore plus anciens, le sujet est bien éventé, même si le lecteur subodore que l’histoire de la cuirasse pourrait bien cacher un rebondissement plus ou moins vicieux. En attendant, on baille un peu devant l’attaque d’une forteresse à la rugueuse manière moyenâgeuse – avec assaut des remparts et tout et tout -, la touche futuriste consistant par exemple à déverser non pas de l’huile bouillante mais de l’acide atomique sur les assiégeants. Ce n’est plus jaune, c’est vert. Nuance. Allez Messieurs les scénaristes, encore un petit effort !
Métal #1, La Bataille de Meridia, par Butch Guice, Jerrold E. Brown et Paul Alexander, Les Humanoïdes Associés, 12,90 euros.
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