Les Humanoïdes Associés et Vagator Productions, société du journaliste, éditeur et auteur Vincent Bernière, viennent d’annoncer la relance du mythique magazine de science-fiction, Métal Hurlant.

Après avoir relancé Les Cahiers de la bande dessinée voilà trois ans, Vincent Bernière – journaliste spécialisé en bande dessinée, notamment pour Beaux Arts magazine, mais aussi éditeur (collections Outsider et Erotix chez Delcourt) et auteur (les BD Le Château des ruisseaux et Viny K., ou des livres sur le 9e art, voir ici ou là) – va ressusciter un des magazines légendaires de la pop culture du XXe siècle : Métal Hurlant. Avec un numéro centré sur le « near near future » ou anticipation proche, prévu pour le premier semestre 2021.

Fondé par Jean-Pierre Dionnet, Moebius, Philippe Druillet et l’homme d’affaires Bernard Farkas en 1975, Métal Hurlant a été un jalon essentiel dans le développement de la science-fiction – au sens large – mondiale. En inspirant surtout bien au-delà de la seule bande dessinée : Hollywood – George Lucas, Ridley Scott et consorts – s’y est largement nourri. Bilal, Petillon, Tardi, Forest, Lob, Gillon, Clerc, Margerin, Montellier sont passés par ses pages, même Nicole Claveloux, récemment honorée à Angoulême. Le journal s’est éteint en 1987, a rejailli brièvement dans les années 2000, mais n’avait plus donné signe de vie depuis longtemps. Sauf aux États-Unis, puisque sa version américaine, Heavy Metal, existe toujours.

Au Figaro, Vincent Bernière annonce un tirage entre 30000 et 40000 exemplaires, pour ce qui sera « à mi-chemin entre un mook et un magazine ». Il précise : « Nous n’allons pas révolutionner la culture contemporaine. […] Avec le retour de Métal, un nouveau cycle s’engage. Nous avons l’intention d’être inventifs, prospectifs, subversifs… Comme le furent à leur époque Philip K.Dick, Isaac Asimov ou plus loin derrière eux des auteurs tels Jules Verne ou Orwell. Nous traiterons de l’évolution des mœurs, de l’écologie, de la politique et de la gouvernance. Surtout, nous essaierons d’être à la hauteur de nos prédécesseurs. »