Metropolia #1



À l’aube du XXIIe siècle, la majorité des Terriens sont devenus des piétons forcenés. La faute au coût de l’énergie, qui rend les transports internationaux inaccessibles pour le commun des mortels, et même les modes de déplacements collectifs locaux trop chers pour être utilisés quotidiennement. À Berlin, plus grande capitale d’Europe, on marche et on pédale donc, sans espoir de quitter jamais cette ville ultra-connectée et surveillée. C’est là que vit Sasha, qui enchaîne les enquêtes risquées pour le consortium Metropolia, afin d’engranger suffisamment d’euros pour s’offrir un vol vers l’Amérique. La prochaine ? Infiltrer un vieil immeuble et découvrir qui en a assassiné un des occupants, sous fond de vente aux enchères et de questions architecturales…
Après notamment Renaissance et NeoForest, l’excellent scénariste Fred Duval poursuit dans le registre de la science-fiction, avec toujours autant d’à propos et d’efficacité. Ici, il interroge le devenir des villes à l’aune du réchauffement climatique et surtout de la raréfaction des ressources et de la production d’énergie. Et il emprunte les voies du polar – un crime, une enquête, une révélation surprise – pour brosser ce Berlin voué aux IA, dans lesquelles quelques petites lueurs d’humanité subsistent, pour le meilleur et parfois pour le pire. Pour illustrer ce premier tome malin, l’Allemand Ingo Römling (Chroniques de l’univers) en impose avec un style réaliste précis mais toujours dynamique, riche de détails dans ses décors et aux personnages bien campés. La mise en couleurs de Christophe Bouchard est soignée et élégante dans les différentes ambiances nécessaires à l’histoire. Un vrai bon début de série de SF, accessible et enlevé : le scénario du tome 1 est auto-conslusif, mais ouvre de jolies perspectives pour la suite.
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