Metropolis #1
Après La Brigade chimérique et Masqué, c’est avec cette nouvelle série en 4 tomes que Serge Lehman compte achever d’explorer sa thèse de la disparition des super-héros européens à l’aube de la Seconde Guerre mondiale. Dans cette nouvelle uchronie, il imagine Metropolis, capitale de l’Interland, zone-symbole d’un amitié franco-allemande aussi fragile que clinquante, mais qui assure la paix depuis des décennies. Autour d’une enquête sur des cadavres mutilés découverts dans les sous-sols de la métropole, on y suit un inspecteur modèle qui voit la ville se transformer littéralement, un flic ex-psychotique responsable de l’arrestation de M le maudit, et un certain docteur Freud…
Psychanalyse, théorie historique, histoire du cinéma, mythe des super-pouvoirs, réflexions sur la ville vivante… On retrouve, en creux ou frontalement, tous les éléments qui composent jusqu’ici la galaxie BD de Serge Lehman, et sa thèse philosophico-SF. Mais, avec ses accents polar et son découpage impeccable façon comics, Metropolis n’ennuie jamais. Comme quoi, on peut avoir de l’ambition pour la bande dessinée de genre, et dépasser la plate aventure sans en bousculer tous les codes. Et pour mettre en images cet univers audacieux et référencé, Stéphane de Caneva (7 clones) impose un style élégant et racé, à la forte personnalité. Vivement l’automne pour découvrir la suite de ce qui s’annonce comme une des meilleurs séries de SF de ces dernières années.
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