Meutes #1
On les imagine comme des marginaux, sales, velus, ruraux pourquoi pas. Les loups-garous n’ont pas la classe des vampires, qui incarnent la sophistication et la sensualité dans la grande famille des créatures fantastiques. Les lycanthropes, eux, sont des bêtes, sanguinaires et pleines de puces. Jean Dufaux prend ici le contrepied, en se concentrant sur une confrérie, type maçonnique, de loups-garous de la haute bourgeoisie, qui se réunissent à la pleine lune, pour « des chasses ». Hélas, il ne suffit pas de décider qu’on ne fera pas comme les autres pour réussir son coup.
En effet, ce premier tome d’un diptyque accumule les handicaps, quasi rédhibitoires : un décorum ringard (franchement, les riches parisiens qui fomentent dans leur pavillon de chasse des plans secrets pour dominer le monde…), des personnages plus qu’archétypaux (aïe, l’inspecteur, tout droit sorti d’une mauvaise série des années 80…), des enjeux déjà-vus (la transmission du secret de père en fils…), des scènes qui ne devraient pas être cocasses mais le sont (la chasse, avec ces types à poil en forêt, hahaha), et un dessin dont le trait, pas inélégant, est dilué par des aquarelles trop délavées. Boiscommun est un surdoué du crayon, mais hélas, ce choix technique et chromatique camoufle son talent. Côté scénario, Jean Dufaux avait tâté du vampire avec succès pour Rapaces, dans un style porno-chic efficace. Là, il fait dans le loup-garou de Neuilly, et ça ne lui va pas du tout. Au final, un ratage total.
Publiez un commentaire