Michel french lover
« Salut vainqueur », se lance-t-il chaque matin dans le miroir, en espérant que l’adresse soit autoprédictive. Mais voilà, Michel est un loser, un vrai. Un malchanceux qui voit passer sous son nez la dernière assiette de frites à la cantine, un lourdaud qui se fait traiter de « connard » dans le métro pour un regard trop appuyé.
Et puis un jour, sans qu’il sache pourquoi, tout change. Les femmes l’abordent dans la rue, l’oeil énamouré, et se bousculent dans son lit. Grisé par des succès faciles, par tant d’attention de de désir soudainement jeté à sa figure, il devient un con, un vrai, cynique et méprisant. Jusqu’au jour où une chauffeuse de taxi résiste à son emprise. Et qu’il rencontre un ex chanteur de charme à la trajectoire inverse à la sienne, soudainement rejeté par les foules qui l’adulaient…
Habitué aux intrigues subtilement drôles, un brin originales (Topless, J’aurai ta peau Dominique A…), le scénariste Arnaud Le Gouëfflec livre ici une piste intrigante. Si on s’amuse des déboires inattendus de Michel, on ne s’attache toutefois pas au personnage, absolument pas creusé. Le trait de Yannick Grossetête, efficace et rond, mais à la froideur toute numérique et sans grande personnalité, n’aide pas à marquer les esprits. Légère, la fable passe, distrait, et se fait rapidement oublier.
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