Mickey et l’océan perdu
La Grande Guerre est terminée depuis une petite vingtaine d’années maintenant. Le monde a retrouvé petit à petit une pseudo tranquillité et pendant cette période trouble, Mickey, Minnie et Dingo ont continué leur petit bonhomme de chemin. Les voilà devenus explorateurs, ils écument les océans et visites de vieilles épaves pour y extraire de la coralite, une source d’énergie très prisée. Doués dans leur domaine, nos trois héros attisent les convoitises, celle de Pat Hibulaire naturellement, qui ne rate pas une occasion pour les détrousser, mais aussi celle plus étonnante et mystérieuse du Professeur Enigmus. Animé d’intentions peu louables, ce scientifique va abuser de la confiance de Mickey et de ses amis pour tenter de s’emparer de leur technologie. Mais son plan ne va pas se dérouler comme prévu et un phénomène inattendu va venir bouleverser l’équilibre naturel du monde. Mais rassurez-vous, Mickey veille !
Après Tebo (La Jeunesse de Mickey), Lewis Trondheim et Kéramidas, Régis Loisel (Café Zombo), et Cosey, c’est au tour de Denis-Pierre Filippi et Silvio Camboni de s’emparer du célèbre personnage de Disney et de lui faire vivre de nouvelles aventures insolites et inédites. Dans la lignée de ce qui a été fait dans les premiers albums de cette ambitieuse collection, les auteurs du Voyage extraordinaire convoquent donc Mickey dans leur univers de prédilection, ici le steampunk ! Le pari est osé, le challenge est de taille et au final ils ne s’en sortent pas si mal que ça. Tout d’abord, quand on saisit cet album, on remarque immédiatement sa fabrication soignée. Un grand format, du beau papier, un dos toilé, c’est un formidable écrin pour accueillir les planches foisonnantes et colorées de Silvio Camboni. Le dessinateur italien s’est ici complètement épanoui dans cette ambiance « végétalo-aquatique » et futuriste dans laquelle Mickey et ses amis évoluent tout au long du récit. C’est surprenant et ça pourra en dérouter quelques lecteurs, c’est certain !
Côté scénario, on perçoit dès le départ que Denis-Pierre Filippi a souhaité placer la barre très haut, peut-être un peu trop pour tout faire rentrer dans un album de 60 pages seulement. Paradoxalement, on peut regretter certaines longueurs et lourdeurs dans les dialogues et à côté de cela des moments clés du récit traités trop rapidement. Là aussi, tout le monde ne sera pas convaincu. Au final, cette revisite souffle le chaud et le froid, pas complètement ratée, mais pas totalement réussie non plus. Votre avis dépendra sûrement du rapport personnel que vous pouvez entretenir avec la plus célèbre des souris !
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