Mickey Mouse – Café Zombo
C’est la Grande Dépression en Amérique. Comme tant d’autres, Mickey et Horace cherchent du boulot, n’importe lequel. Mais Pat Hibulaire et sa bande font tout pour que leurs ennemis ne décrochent pas de job. Tant pis ! Nos héros partent en vacances chez Donald, avec Minnie et Clarabelle. Hélas, à leur retour, ils découvrent une ville dépeuplée, si ce n’est de zombies carburant au café et un projet immobilier de golf qui s’apprête à tout ravager. Il est temps de prendre les choses en mains !
Il était attendu le nouvel album de Régis Loisel, reprenant le personnage immortel de Mickey. De belle facture, avec son grand format à l’italienne à l’édition soignée, l’album laisse toutefois un sentiment mitigé. Ce n’est pas l’intrigue en elle-même, plutôt intelligente, qui parle d’exploitation des pauvres ouvriers et de manipulation des masses (ici à base de café gratuit et de hamburgers trop chers). Ni le dessin, évidemment, d’un dynamisme et d’une expressivité rares, fourmillant de détails et jamais avare d’action. En cela, Loisel ravira ses fans. C’est plutôt dans la mise en scène que ce volume laisse circonspect. En effet, en adoptant le format strip, en hommage aux vieilles bandes américaines qu’il chérit, Loisel semble à l’étroit. Dans ces petites cases au rythme court et répétitif, il a beau multiplier les gags, les bagarres et les trouvailles absurdes, il lasse rapidement par des séquences humoristiques diluées, qui manquent fatalement de surprises. Néanmoins, grâce à ses qualités graphiques, et le choix pertinent de ne pas rendre toujours très sympathiques ses héros (Minnie et Clarabelle qui tyrannisent ce pauvre idiot de Dingo, Mickey et Horace qui préfèrent souvent la violence à la malice), ce Café Zombo se laisse déguster avec intérêt.
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