Middlewest #1
Depuis que sa mère est partie, Abel vit seul avec son père, et ça ne se passe pas très bien. Jusqu’au jour où la dispute se fait affrontement, que la main paternelle se lève une fois de trop et que la colère transforme l’homme en démon-tornade, balayant tout sur son passage. Et laissant dans la poitrine de son fils un douloureux héritage : ses pouvoirs de destruction, incontrôlables quand l’émotion le submerge. Voilà Abel parti sur les routes, en compagnie d’un renard espiègle, pour tenter d’échapper au papa maléfique. Et c’est une fête foraine qui va servir de premier refuge…
Après Le Magicien d’Oz et I hate Fairyland, Skottie Young n’en finit plus de visiter des pays imaginaires aux allures du Midwest de son enfance, comme si son oeuvre était une route de briques jaunes qu’il arpentait inlassablement, à l’affût d’idées d’aventures excitantes. À Dorothy, il emprunte ici sa tornade. À la série télé Carnivale, il fait un clin d’oeil en s’installant entre deux manèges. Aux contes pour petits, il récupère le grand méchant, ici croque-mitaine climatique traque un enfant bien spécial, le sien en l’occurrence. Et ce doux et familier mélange fonctionne avec fluidité, dans une course-poursuite qui sait ménager ses temps calmes, pour mieux laisser éclater la peur et la destruction dans d’autres pages. On n’est pas perdu, on n’est pas chamboulé par un scénario jusqu’ici plutôt classique de quête initiatique, mais qui emportera facilement les ados avec lui, notamment grâce au design chatoyant de Jorge Corona, dans un style plus incarné que son joli (mais plus lisse) Enfant Plume paru chez Vents d’Ouest. Un bon début de trilogie, qui recèle encore bien des surprises.
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