Mille tempêtes
Lisa est une adolescente diaphane et un peu bizarre, traînant son spleen au bord de la mer, où elle collecte des petits ossements d’animaux. Les autres gamins du coin se moquent d’elle, elle s’enferme dans sa solitude et son monde imaginaire, pour combler le vide laissée par la mort de sa mère. Mais en s’aventurant trop loin, elle va déclencher la colère de puissants démons…
Dans un univers proche de son récent et très bon Le Serpent d’eau, le talentueux Mexicain Tony Sandoval explore une nouvelle fois le monde de l’adolescence à travers un récit fantasmagorique. Créatures démoniaques aux formes originales, dialogues efficaces et surtout un talent hors norme pour les illustrations pleine page à l’encre et aquarelle… On retrouve ici tout l’arsenal narratif et graphique d’un auteur accompli. Pourtant, quelque chose manque, gène… Sans doute une impression de déjà-vu (Le Serpent d’eau, trop proche et mieux ficelé) et une certaine maladresse dans l’enchaînement des séquences, qui engendre une confusion et un ralentissement inutiles. Sandoval avait pourtant trouvé une belle astuce graphique pour représenter la frontière entre la réalité et la magie (ordinateur VS aquarelle), mais son scénario semble ne pas suivre le rythme audacieux imposé par ses envolées visuelles. Ces Mille tempêtes ne sont donc envoûtantes que par intermittence, et c’est un peu dommage.
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