Mimosa
À même pas dix ans, Mimosa a autant de répartie que de bonnets différents : c’est-à-dire énormément. Surtout pour raconter sa peur de grandir, pour se moquer de sa mère (qu’on ne voit pas, mais qui plane pas mal) ou de son vieux chat, pour exprimer joies et angoisses de petite fille un brin précoce. Avec un visage impassible sous sa tignasse brune, et parfois, quand même un petit oeil malicieux. Avec Mimosa à la maison, vous n’allez pas vous ennuyer !
Catmalou a noté, année après année, les saillies de sa fille. Et puis, un jour, elle s’en est servie : par la magie du dessin d’Edith (Le Jardin de minuit, Emma G. Wildford…), cette gamine espiègle, futée, insolente, mais aussi simplement naïve et innocente (elle est en CM2 et s’en satisfait totalement) a pris vie, au fil de strips d’une implacable efficacité. Car reposant sur une concision dans les dialogues et une économie de moyens graphiques rares, dans la droite ligne des Peanuts ou de Mafalda – en moins bavard. Mimosa se moque des cernes ou des mauvaises habitudes de sa mère (alcool, sens de l’orientation déplorable, vilaine manie de regarder les fesses des gens…), évoque les cours de sciences naturelles qui font flipper (la puberté est définitivement bien plus dégoûtante que la dissection d’une grenouille) ou sa crainte que les choses changent… Avec des vocables simples et des jeux de mots croustillants, un regard décalé mais sans jamais en faire trop, Mimosa prend la pose de l’ado renfrognée mais assume pleinement son enfance. Et les adultes lecteurs sont morts de rire. Bravo.
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