Mise en bouche
Par Jean-Philippe Peyraud et Philippe Djian.
Futuropolis, 19 €, le 5 juin 2008.
Le personnage central de cette histoire vit avec sa fille, Lili, et une jeune fille au pair suédoise. Il est chaque jour un peu plus amoureux de sa voisine Carole, institutrice de Lili, qui vient de subir un coup plutôt rude : son mari l’a abandonnée avec leurs deux fils après avoir gagné une fortune au loto ! Ce genre de mésaventures n’incitant pas vraiment à se lancer rapidement dans une nouvelle relation, le papa de Lili décide de prendre son mal en patience. Emmenant chaque jour Carole et les enfants à l’école, il déguste ce petit moment de proximité quotidien. Mais le Destin va bousculer radicalement les choses : un matin où ils sont en retard, le petit groupe entre dans l’école par la porte arrière, et tombe en pleine prise d’otages… Parue à l’origine dans un supplément des Inrockuptibles, cette nouvelle du romancier Philippe Djian (Bleu comme l’enfer, 37°2 le matin, Doggy Bag…) revisite l’un des faits divers les plus marquants des années 90 : la prise d’otages de la maternelle de Neuilly en 1993. Mais ce qui l’intéresse avant tout, c’est de suivre les méandres si mystérieux des relations entre les êtres. La rencontre entre l’univers de l’écrivain et le graphisme élégant de Jean-Philippe Peyraud sonne comme une évidence immédiate. Quelques mois seulement après avoir mis en images des textes de Marc Villard dans Quand j’étais star (Casterman), le dessinateur semble avoir trouvé dans l’adaptation de textes littéraires la possibilité de donner la pleine mesure de son talent.
Olivier Maltret
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