Par Daniel Clowes. Cornélius, 20 €, mai 2011.

Après Wilson, c’est au tour d’un certain Marshall et de ses névroses de passer à la moulinette de Daniel Clowes. Un type lambda, entre 40 et 50 ans, grosses lunettes, dégarni, légèrement bedonnant, au bord du gouffre financier et célibataire endurci depuis six longues années. Six ans sans copine, un chemin de croix sans fin… Sauf qu’un ami (son seul ami) lui a organisé une rencontre avec une certaine Natalie. Viendra-t-elle ?  À quoi ressemble-t-elle ? Comment masquer son statut de loser ?

Feuilleton hebdomadaire paru dans le New York Times, Mister Wonderful est une nouvelle occasion pour Daniel Clowes d’explorer ses sujets de prédilection que sont la solitude, la difficulté des rapports hommes/femmes, la jalousie, l’importance du statut social et de l’apparence. Ses héros sont des gens ordinaires, abîmés par la vie et des histoires d’amour ratées, qui tentent de se sortir d’un marasme dans lequel ils se sont plus ou moins plongés tout seul… mais qui n’ont pas abandonné tout espoir. Ce recueil de strips feuilletonesques est tour à tour énervant, drôle, touchant, déstabilisant, Daniel Clowes usant de recettes à l’efficacité éprouvée dans ses précédents titres. Peut-être un poil trop d’ailleurs, car on aimerait maintenant voir son talent d’écriture et son trait sobre et puissant au service d’un projet un peu plus ambitieux, comme son extraordinaire Ice Haven par exemple.

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