Moderne Olympia
Olympia piaffe de frustration : sortie d’un tableau de Manet, la jeune femme nue rêve de cinéma. Mais elle appartient au groupe des Refusés (par opposition aux Officiels, ces peintres académiques du XIXe) et doit se contenter de faire de la figuration.
Jalouse de Vénus, qui enchaîne les premiers rôles, notre candide héroïne apprend qu’il lui faut offrir son corps aux hommes pour réussir dans le métier. Plutôt que s’y plier, elle préfère tomber amoureuse d’un Officiel, Romain. Ce qui provoque une gigantesque bagarre entre les deux clans…
Après Le Pont des arts, Catherine Meurisse signe une irrésistible comédie (musicale !). La dessinatrice de Charlie Hebdo s’est inspirée de West Side Story, dont elle reproduit — presque — fidèlement certaines scènes. Les ballets et chansons du musical émaillent naturellement l’album, lui donnant une délicieuse dimension fantaisiste. Réalisé à la demande du musée d’Orsay (qui inaugure ainsi une collection en coédition avec Futuropolis, à la manière de celle du Louvre), ce récit — le premier long de l’auteure — est gorgé de références picturales, bien sûr. Mais il ne se révèle jamais indigeste : l’impertinence et l’humour qui y sont déployés désamorcent toute prétention. Et rendent éminemment accessibles les oeuvres ainsi décrochées des cimaises, revisitées d’un trait souple et piquant.
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