À l’heure où nous ne sommes jamais sûr de ce que contient notre assiette, l’alimentation inquiète. Alors, certains reviennent à la terre, choisissent de cultiver leurs propres aliments. Min-ho Choi est de ceux-là : dessinateur de BD et pour l’animation, il ne se retrouve plus dans le quotidien urbain. Avec sa femme, il quitte Séoul pour une petite ville au nord de la capitale et, après avoir démissionné du monde de l’animation, se consacre à sa nouvelle vie entre dessin et jardinage alimentaire.

Dans cette bande dessinée autobiographique – la première sur une série de deux –, l’auteur nous raconte la vie quotidienne au potager, dans une succession de saynètes crayonnées avec douceur, habillées d’une splendide colorisation aux teintes pastel. Débutant, au départ, dans ce milieu inconnu pour lui, Min-ho Choi expose les diverses problématiques du jardinage urbain ainsi que leurs solutions, par l’intermédiaire de nombreuses informations et autres schémas didactiques. Il nous conte cette activité ressourçante avec légèreté, entre déceptions, craintes – comment gérer l’annonce d’un typhon ? –, et émerveillement lorsqu’arrive enfin la récolte. Rafraîchissant, certes, mais aussi un peu naïf dans son traitement : le monde urbain est gris, diabolisé, systématiquement aliénant tandis que la nature résout tous les soucis. Les yeux en charpie après une nuit blanche passée à dessiner ? Un petit roupillon parmi les plantes, et c’est reparti.

Moi, jardinier citadin est un ouvrage d’utilité publique, terriblement inspirant, richement préfacé et documenté. Son message est fort. Mais est-ce une bonne BD ? Répétitive, parfois trop bavarde, elle ne captive pas outre mesure, passé le plaisir de la découverte et du joli dessin… Une chose est sûre, cependant : elle donne le sourire, et une profonde envie de mettre les mains à la terre.

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