Moi, Mikko et Annikki
À l’aube des années 2010, l’illustratrice finlandaise Tiitu Takalo cherche un logement à Tampere, deuxième ville de Finlande, où emménager avec son compagnon, Mikko. Difficultés et désillusions s’enchaînent dans un contexte de poussée urbaine qui voit les Finlandais se serrer dans des locations petites et chères. Le couple finit par tomber sous le charme de l’îlot urbain de Annikki, ensemble de maisons de bois du XIXe siècle encore debout… Mais la municipalité veut remplacer par du neuf les bâtiments en piteux état.
Dans ce premier album traduit en français (qui a obtenu le grand prix Artemisia 2021, récompensant des BD de femmes), l’auteure mêle intimement son histoire personnelle à celle de son pays, les chapitres retraçant le peuplement et l’urbanisation de la Finlande s’intercalant à l’épopée que représente le sauvetage de cet îlot pour le couple. L’alternance des planches monochromes, parfois proches de la gravure, et des aquarelles douces et souvent poétiques, adoucit l’ambiance très urbaine des paysages.
L’album est donc formellement plaisant et les passages sur l’histoire de la Finlande accroche le lecteur. Mais l’ennui pointe souvent au gré du récit des embûches administratives ou des travaux de rénovation. Voire l’agacement face à de longues considérations sur la nécessité de réutiliser les objets du quotidien plutôt que de les jeter… Le récit assez plat n’est finalement qu’en partie compensé par l’intérêt de constater que la gentrification et les ravages de certaines rénovations urbaines s’étendent sous d’autres latitudes.
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