Momo #1
Momo est une gamine étonnante. Une petite boule d’énergie de 5 ans, avec une bouche comme ça et des idées un peu folles. Son papa travaille sur un bateau, et c’est donc avec sa grand-mère qu’elle passe le plus de temps. Mais cet été-là, elle va tenter de se faire des copains. Pas simple quand on est la plus petite, qu’on n’hésite pas à se battre quand on est pas d’accord et qu’on est la seule fille. L’arrivée de Françoise, une ado qui se reconnaît un peu dans Momo, va faciliter les choses.
Attention, bouffée de nostalgie et grosse vague de bonheur dans cette première partie d’un diptyque, qui vous replongera dans ces petits instants magiques de l’enfance. Une période de la vie pas toujours drôle sur le moment, entre ennui, sentiment d’être incompris, manque de confiance des adultes… Mais si riche de découvertes qu’elle reste pour beaucoup, rétrospectivement, une des plus chouettes. Le scénariste Jonathan Garnier (passé par les collectifs Doggybags) réussit à saisir ces moments fugaces avec une vraie grâce, par des dialogues bien tournés et un sens aigu du rythme. En contrepoint de la vision du monde dans les yeux d’une gamine de 5 ans, il choisit, et c’est très malin, de donner la parole, non pas aux adultes, mais aux ados. Comme une projection de Momo dix ans plus tard, Françoise a évidemment d’autres préoccupations, mais le même besoin de liberté et de reconnaissance. C’est fin, drôle, et plein d’émotions sincères. Et le dessin de Rony Hotin, dont c’est le premier album, participe grandement à cette réussite. Lumineux, expressif, dynamique, son trait évoquant celui de Jérémie Moreau ou de Bastien Vivès (comme eux, il est passé par Les Gobelins et le dessin animé) possède cette légèreté et cette économie de moyens qui lui permettent de faire passer les sentiments sans forcer. Joli coup et belle découverte d’un duo d’auteurs à suivre de près.
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