La virilité, c’est Takeo. Immense, digne, musclé : au lycée, tous les garçons admirent cet éminent judoka. Seulement, on ne fait pas plus naïf et pataud que lui ! Ce mont Fuji sur pattes abrite un cœur d’artichaut qui, souvent, craque pour la gent féminine… mais les filles s’éprennent toutes de son taciturne ami d’enfance, l’éphèbe Sunakawa. Contre toute attente, voilà pourtant qu’une demoiselle tombe amoureuse du colosse, suite à un acte héroïque de sa part. Mais comment pourrait-il s’en rendre compte, lui qui est totalement à côté de la plaque dès qu’il s’agit de relations humaines ?

Irrésistible remède anti-morosité, Mon Histoire joue à plein pot sur les contre-pieds et les exagérations bien senties, avec son hercule aux sourcils démesurés plongé dans le dessin archétypal du shôjo. Avouons-le, l’œuvre toute entière tient sur les épaules d’un Takeo dont les expressions de visage, l’absence de perspicacité et la délicatesse – celle d’un dinosaure aveugle – rendent souvent les interventions très drôles ! Il n’est pas pour autant idiot, juste un doux rêveur à la maladresse touchante, droit et loyal envers ceux qu’il aime – à commencer par Sunakawa, l’autre moitié d’un duo très réussi. Des qualités que ne manquera pas de remarquer la timide et sucrée Yamato… mais une idylle est-elle possible ?

Au contraire de nombreuses comédies romantiques, la réponse arrive ici très rapidement, ce qui ne rend Mon Histoire que plus frais et atypique. Il s’agira de voir jusqu’où peut aller le concept, en espérant que le duo d’auteures n’use pas trop la corde d’un récit distingué au Japon qui, sans doute, n’était pas prévu pour durer aussi longtemps. D’ici là, voici sans conteste l’un des meilleurs mangas au féminin du moment !

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