Mon mari dort dans le congélateur #1-2
Avec un tel titre et de telles couvertures, difficile de ne pas s’arrêter sur ce manga. Les toutes premières pages ne laissent par ailleurs aucune place au doute : Ryō, le mari, est allongé sans vie, un fil électrique autour du coup, alors que Nana, sa femme, semblant totalement détachée de son acte, chantonne et nous avoue avec une grande froideur que son acte était prémédité : « Un soir d’été, durant un festival, j’ai tué mon mari. » Ne voulant pas éveiller les soupçons, elle se refuse à l’enterrer dans son jardin et décide de le mettre dans le congélateur de la remise… Ce qu’elle ne sait pas encore, c’est que ce n’est que le début de la fin !
Quatre ans de mariage ce n’est pas rien. Et quand on a passé ces années sous les coups de son mari, c’est même certainement interminable. Victime de violences conjugales à répétition, Nana s’est vengée comme elle a pu pour sortir de ce cercle vicieux dans lequel son mari l’avait traîné… mais elle était loin de s’imaginer que Ryō allait refaire surface dès le lendemain matin ! Comment se fait-il qu’il soit à la fois dans le congélateur et devant elle ? Est-elle en plein rêve ? A-t-elle totalement disjoncté ? C’est au travers de ses multiples interrogations que l’on suit le cheminement de pensée de Nana.
L’idée de départ est originale, le déroulé est absorbant et déconcertant, même si parfois un peu attendu. On se laisse bringuebaler par cette situation pour le moins incongrue malgré des imperfections et ficelles narratives un peu poussives. Quelques questions demeurent judicieusement en suspens, d’autres interventions sont expédiées ou peu pertinentes. Des situations tombent un peu comme un cheveu sur la soupe ou semblent peu logiques, mais le ton surprend et l’histoire intrigue.
Un peu trop rapide, cette série courte expose tout le potentiel graphique et de mise en scène de Hyaku Takara et s’impose comme un thriller psychologique court et incisif. Pas exempt de défauts, Mon mari dort dans le congélateur reste une proposition maladroite et intéressante à la fois, à défaut d’être totalement enthousiasmante.
WATASHI NO OTTO WA REITOKO NI NEMUTTEIRU © 2020 Misaki YAZUKI, Hyaku TAKARA / SHOGAKUKAN – Traduction : Claire Olivier
Publiez un commentaire