Mon père ce poivrot
L’alcoolisme, une maladie, plus qu’un état. Lulu ne décolle pas du zinc où il noie son mal être dans des litres d’alcool. Beuverie, cellule de dégrisement… la vie de Lulu est empreinte de solitude. Pourtant, cet homme a eu une femme, un fils. Un jour, il croit reconnaître ce dernier à la télé. Rémy est devenu un militant zadiste ! Il décide alors de partir retrouver cet enfant, avec le désir secret de se faire pardonner.
Stéphane Louis (Road Therapy, Redsun…) est aux manettes de cette fiction-réalité, très librement inspiré de sa vie – il la nomme lui-même « fictiographie ». L’histoire est touchante car l’auteur ne porte aucun jugement sur l’alcoolisme, tentant par petites touches d’expliquer la descente aux enfers de cet homme, et par là même de sa femme et de son fils. On peut être touché par cette histoire de rédemption, malgré quelques grosses ficelles pas toujours adroites. Le dessin, bien que maîtrisé, n’emporte pas totalement l’adhésion. En effet, cette BD sociale fortement inspirée du réel aurait supporté un trait et une colorisation moins franches, dans des tons plus nuancés, adaptés à une histoire de ce genre. Du coup, cela constitue un frein à l’émotion qui ne parvient pas toujours à atteindre le lecteur et le laisse à distance, malgré un portrait touchant d’un homme en quête de pardon.
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