Monsieur Levine
Trouble personnage que ce Monsieur Levine. Atteint d’une tumeur au cerveau, il sent sa mémoire diminuer alors que la fin approche. Ignorant l’hallucination qui le poursuit (un loup, symbole de ses années de militaire aux décisions meurtrières en Afrique du Nord), il décide de rejoindre son amour de jeunesse, une certaine Charlotte Leroux, femme obèse et fragile, qui l’idéalise et le bichonne alors qu’elle ne l’a pas revu depuis des décennies. Seulement voilà, on comprend rapidement que le mystérieux Monsieur Levine n’est pas celui qu’il prétend être, mais un meurtrier psychotique, qui se trompe lui-même…
Ce polar espagnol intrigue, allèche, et entraîne d’abord vaillamment sur une fausse piste. Avant de perdre son lecteur au gré de rebondissements compliqués, capillotractés, puis une chute trop lourde. Dommage, car le scénariste Javier Cosnava tisse une intrigue ambitieuse et originale. Surtout, il invente des personnages improbables et marquants, comme celui de Charlotte. Lesquels s’accommodent plutôt bien du dessin crayonné de Toni Carbos, tout en dégradés de gris.
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