Deux volumes parus sur 12 (série en cours au Japon)

2004. Au fond d’une ruelle, un inspecteur mourant affirme au jeune Yamato que son père aurait commis « le vol des 300 millions de yens », célèbre affaire jamais résolue de l’histoire du crime nippon. Six ans plus tard, Yamato découvre une preuve du délit dans les effets de son défunt père. Aidé par son amie d’enfance Miku, dont les parents ont mystérieusement disparu, il part en quête de ce passé trouble.

Basé sur un authentique cambriolage ayant eu lieu en 1968, Montage prend place dans les trous noirs de l’Histoire. Ici, l’auteur soutient que l’affaire dormirait depuis des décennies et que certains comploteraient pour récupérer le magot égaré. La grande réussite du titre tient justement dans ce complot, et dans le climat paranoïaque qui s’installe rapidement. Yamato ne peut réellement faire confiance à personne, pas même à ses proches et encore moins à la police – seule Miku, pour l’instant, reste un point de repère fiable. Ce qui peut expliquer le caractère éteint et apathique du personnage, quelque peu gênant… mais pas les multiples facilités, hasards et autres dei ex machina du scénario. Les ficelles s’avèrent malheureusement un peu trop grossières pour rendre l’intrigue policière vraisemblable ; difficile de croire, notamment, à cette rencontre (mal)chanceuse dans la ruelle qui ouvre l’histoire.

Bien qu’encore loin de tutoyer le génie rythmique ou la rigueur des incontournables du genre, Montage reste un thriller honnête qui se lit avec plaisir. La narration cinématographique, les dessins léchés et le suspense bien présent charmeront, sans mal, un grand nombre de lecteurs et d’enquêteurs en herbe.

MONTAGE © Jun WATANABE/Kodansha Ltd.