Moonhead et la music machine
Joey est un ado anglais presque comme les autres. Car avec sa lune à la place de la tête, il attire, comme les autres nerds et losers du lycée, railleries et harcèlement de la part des stars de la classe. D’autant qu’en plus de le porter sur son visage, Joey est constamment dans la lune, laissant ses pensées (et son globe crânien) vagabonder dans des rêves colorés. Mais un jour, il décide de fabriquer un instrument de musique et de se donner les moyens de s’épanouir.
Publié en 2014 outre-Manche chez Nobrow, cet album du Londonien Andrew Rae séduit d’abord par son graphisme léché et original, détaillé et coloré, qui trouve l’équilibre entre compositions de cases classiques et grandes illustrations gentiment psychédéliques (mention spéciale aux jolies pochettes de vinyles fictives). Beaucoup de douceur émane de ces 176 pages, grâce notamment à un héros attachant et une sincère déclaration d’amour au pouvoir quasi magique de la musique. Au-delà ces réjouissances visuelles, on reste un peu en attente d’un scénario plus profond. Car l’intrigue en forme de récit d’apprentissage demeure finalement linéaire et très classique. Les seules surprises sont donc les envolées graphiques, ce qui n’est déjà pas si mal. Fort de son idée originale, Andrew Rae n’a pas réussi à l’exploiter à fond, mais son travail illustre tout de même la bonne santé de la bande dessinée indépendante en Grande-Bretagne, à l’image du travail d’Isabel Greenberg.
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