L’alcool, consommé sans modération, peut être dangereux pour la santé. La sienne et celle de son entourage. Car oui, l’alcool tue, mais pas forcément celui qui le boit !

Dans ce petit livre sélectionné en compétition au Festival d’Angoulême, il est donc question de bouteille et d’alcooliques. Et de meurtres aussi. Des hommes et des femmes, des dîners ratés, des adultères et des coups bas, des réunions aux Alcooliques anonymes ou au bistrot, des plans machiavéliques pour se débarrasser de sa moitié… Tout un programme ! L’originalité de l’ouvrage tient à sa narration totalement muette, aux bulles simplement agrémentées de pictogrammes ou de petits dessins. Les courts chapitres s’enchaînent avec fluidité, composant un petit théâtre silencieux et caustique, dessiné d’une ligne ultra-fine et pointue, dans une rigidité faussement non-expressive qui évoque le travail de Nicolas Mahler. Tous les gags ne fonctionnent pas, certes, mais l’ensemble est cohérent. Premier projet long de Mai-Li Bernard, ce vaudeville meurtrier est étonnant.