Mortesève #1
Tous les dix ans, Hang se montre aux hommes. Cette créature gigantesque, véritable divinité, apporte fertilité et opulence à la terre qu’il foule. Elle n’est pas le seul « instrument » qui régit cette terre. Il y a notamment Orgue, faucheuse des êtres malades et condamnés. Mais un jour, tout se détraque : Hang ne se montre pas et Orgue fauche à tout va…
Après un épais et intrigant one-shot (Stigma), Quentin Rigaud se lance dans une série de fantasy, empreinte de douleur et d’éco-anxiété, où l’équilibre entre les humains et la nature – incarnée par des divinités impressionnantes – est subitement rompu. On suit une jeune verrière dont le monde s’effondre, partir à la recherche de réponses, et de son frère qu’elle n’a vu depuis dix ans. Au fil des rencontres et des événements, c’est bien la folie de quelques-uns qui semble avoir précipité la tragédie, mais les tenants et aboutissants de celle-ci semblent bien plus complexes. L’univers et les personnages de Quentin Rigaud sont originaux et c’est en soi une prouesse quand on se lance dans le genre, si éreinté, de la SF/fantasy écolo. On se laisse donc happer par le mystère et les promesses, et un design général plutôt inspiré. En revanche, on est davantage déstabilisé par un découpage parfois bancal, et un rythme claudiquant. Ainsi, certaines séquences semblent s’étirer trop longuement, d’autres sont carrément précipitées, et c’est tout l’enchaînement de rencontres finales qui paraît ainsi peu crédible. Côté dessin, un certain manque de contraste, entre les fonds très colorés et très texturés et les premiers plans, crée une sensation d’étouffement, sans doute volontaire, mais mal équilibrée. Néanmoins, le projet est suffisamment ambitieux et intrigant pour qu’on suive sa suite avec intérêt, tout en allant jeter un oeil sur Twitch, où l’auteur dessine le matin, en direct, les planches de la suite.
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