Mousquetaire #1
D’Artagnan, ce héros. Mais était-ce vraiment un type bien, un homme d’honneur, un être doué de morale et de compassion ? Pas sûr. C’est ce qu’on découvre en creux dans ce premier tome de Mousquetaire qui, contrairement à ce que pourraient laisser penser le titre et la couverture, n’est pas une énième et plate resucée des aventures imaginées par Alexandre Dumas. En effet, Fred Duval se concentre les missions de police politique des mousquetaires au service de Louis XIV, qui les poussent à tuer à tout bout de champ, au nom de la raison d’État.
Ici, on suit un jeune mousquetaire admirateur de D’Artagnan, envoyé sur les traces de potentiels comploteurs contre le roi – en fait, des nobles et lettrés prêts à dénoncer les magouilles de ce bon Louis et de son entourage. Empoisonnement, duel à l’épée, coups fourrés et trahison, le programme est haletant ! Car le scénariste de Hauteville House ou Jour J parvient à mêler le meilleur du feuilleton de capes et d’épées, avec une intrigue plus subtile, où les héros ne sont ni sympathiques ni moraux, entre l’empoisonneuse vengeresse et ces barbouzes à fleur de lys qu’étaient les mousquetaires. Un choix malin et une vraie bonne surprise ! Au dessin, on retrouve Florent Calvez (American Tragedy, 7 personnages…), avec son trait raide et hachuré, son anatomie approximative et ses perspectives curieuses, un graphisme réaliste pas forcément séduisant au premier regard, mais qui s’avère efficace et bourré de charme quand on se plonge dedans, car il n’est jamais ennuyeux.
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