Muertos
Le Mexique de ce début de XXe siècle est secoué par des mouvements populaires et militaires, une révolution est en marche. Mais il n’y a pas que cela. Oh non ! Car une armée de morts s’est levée et dévaste tout sur son passage.
Imaginez La Nuit des morts-vivants en pleine révolution zapatiste. Un concept aussi fou qu’excitant, que Pierre Place (Macadam Byzance, Celle qui réchauffe l’hiver) orchestre d’une main de maître dans ce long récit haletant. Car il prend le temps de décrire pas à pas, nuit après nuit, attaque après attaque, la longue fuite d’un groupe de notables mexicains et d’une poignée de leurs employés, pourchassés par des hordes de cadavres en furie. Car ces Muertos-là sont bien plus rapides, alertes et hargneux que les zombies classiques type Walking Dead, et ils sont d’autant plus flippants. Avec un noir en blanc d’une grande expressivité, ne ménageant pas ses efforts dans le détail des visages et des décors, ainsi que dans les cadrages variés qui dopent la mise en scène, Pierre Place produit un récit solide qui fait honneur au genre. Car il joue à fond la carte horrifique, celle qui fait battre le coeur toujours plus vite, tout en lui donnant une dimension politique voire historique fascinante. Ce que George Romero, réalisateur visionnaire de La Nuit des morts-vivants, avait déjà ambitionné en son temps. L’héritage était lourd à porter, mais Pierre Place l’assume pleinement. Et superbement.
Publiez un commentaire