Mundus #1
Anaïs, Ben et Matt sont des ados vivant dans les années 1990. Film, BD, soirée avec les potes, fête de la musique… leur quotidien assez classique basculera le 19 juin 1991 au soir suite à une coupure de courant provoquée par deux cyber agents, Mélanie et Henry. Après un passage clandestin dans les locaux de la société Mundus, ces derniers ont détraqué le fonctionnement de portails semblant amener directement dans des mondes parallèles. Par hasard, les 3 adolescents font irruption dans un de ces environnements peu accueillants, mais étrangement familiers.
Surfant sur la mode de Ready Player One et de Stranger Things, le scénario de Laurent Queyssi (Section Infini, Blackline…) est dans l’air du temps, ce qui est à la fois un atout (ça plait) et un piège (le terrain est miné). En nous plongeant dans des décors faisant référence à de nombreuses œuvres de la pop culture, il offre du nouveau tout en confortant le lecteur dans son cocon douillet. Star wars, Jack l’éventreur, Sherlock Holmes, univers cyber punk, fantastique, on s’y retrouve forcément tous un peu dans ces images de fiction qui peuplent l’imaginaire collectif.
Libraire barcelonais qui signe ses premiers dessins de bande dessinée, Oriol Roig prend à bras le corps les codes graphiques du comics, jusque dans sa colorisation. Son dessin dynamique un peu anguleux manque encore un peu de maturité, mais est accrocheur et parfaitement lisible. C’est évident, cette première création originale des éditions 404 comics est une série ambitieuse. Hélas, si l’idée de départ est originale, l’exploitation est poussive. À trop vouloir surprendre et laisser dans l’interrogation, la narration rythmée par des petits chapitres de 22 pages est artificiellement alambiquée et perd le lecteur pour finalement bien peu de choses. Par ailleurs, trop centré sur l’action, ce premier opus aurait gagné à être condensé pour ne pas sembler être qu’une simple exposition tape-à-l’œil. Prévue en trois tomes, cette série offre de belles promesses, mais prend le risque d’oublier son propos en cours de route.
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