Murena #8 ***
Par Philippe Delaby et Jean Dufaux. Dargaud, 12,50€, le 12 novembre 2010.
Rome flambe. Le jusqu’ici brave et intègre Lucius Murena a mis le feu à la cité antique, pour se venger de Neron et de ceux qui ont tué sa bien-aimée.
Dès la première page de ce huitième épisode de Murena, le lecteur est donc plongé dans une ville en flammes où les morts se multiplient. On ne trouvera pas ici de fil directeur autre que la transformation des édifices et hommes en cendres. Curieusement, le rythme de la saga, patiemment mise en images par le virtuose Philippe Delaby, ne s’en ressent pas.
Les scènes d’apocalypse se succèdent donc: un patricien tue une femme innocente qui s’est jetée à l’eau et menace de le noyer par accident, un père se fait dévorer par un lion pour sauver son fils, le jeune Endymion et sa mère choisissent de laisser le brasier venir à eux plutôt que de le fuir inutilement…
Sur un ton qui ne se fait jamais exagérément pédagogue, le scénariste Jean Dufaux continue de discrètement dérouler une trame historique. Car, conscient du drame qu’il a généré, Lucius Murena tente de se racheter en sauvant des Chrétiens, persécutés par son ennemi Neron…
L’album apporte une pierre efficace supplémentaire à un édifice ambitieux, qui raconte aussi bien l’Histoire que les destinées particulières de personnages – réels ou non – complexes et évolutifs. La confirmation d’une réussite tant narrative que graphique.
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