My Hero Academia #1
Dans cet univers, presque tout le monde possède un super-pouvoir. Féru de justiciers costumés, Izuku n’a qu’un rêve : intégrer le lycée Yuei afin de suivre les pas d’All Might, le plus fort des héros. Manque de veine, le collégien est l’un des rares citoyens dépourvus de capacités surnaturelles. Mais tout bascule lorsqu’il croise la route d’All Might en personne, se voyant offrir une chance d’obtenir, enfin, son propre super-pouvoir et d’intégrer l’académie…
Nouveau carton du magazine Shônen Jump – Dragon Ball, One Piece… –, My Hero Academia se présente comme une fusion entre le manga shônen et le comic book de super-héros. Dans les faits, Horikoshi accouche surtout d’un titre qui est à la culture comics ce que Totally Spies! est à la culture manga : une réappropriation sans finesse ni recul, entre hommage balourd et codes mal utilisés. De la culture pop américaine, l’auteur garde les symboles les plus plastiques et manichéens : un bombardement de bouteilles de soda, de sourires ultra-bright ou autres mots d’anglais placés ça et là. En partant sans doute d’une volonté d’exagération humoristique, l’auteur a noyé ses planches sous ces clichés, jusqu’à passer l’essence même de son œuvre à la moulinette d’une « American way of life » idéalisée, où chacun idolâtre un grand blond à la mâchoire carrée et où s’épanouit l’archétype du self-made man d’outre-Atlantique – contrairement à ses camarades favorisés, Izuku devra mériter son super-pouvoir en suivant un entrainement intitulé… « En route vers le rêve américain ». En sous-texte, il faudrait donc apprendre du grand frère étasunien pour protéger « un Japon toujours en proie à des calamités injustes » (sic), ici matérialisées par des super-vilains. Maladroit.
Reste, sous cet enrobage tiré des fantasmes de Donald Trump, un shônen d’action serti d’humour, dans la veine actuelle du Jump, qui plonge rapidement dans des épreuves d’évaluation façon Hunter X Hunter – l’originalité en moins. Pas le mieux écrit ni le mieux mis en scène, My Hero Academia peine à nous passionner pour ses situations vues mille fois ailleurs.
BOKU NO HERO ACADEMIA © 2014 by Kohei Horikoshi / SHUEISHA Inc.
Publiez un commentaire