Naja #5 ***
Par Bengal et Jean David Morvan. Dargaud, 13,50 €, le 7 janvier 2010.
Voici enfin le chapitre final d’une des séries les plus haletantes de ces dernières années. Où tout est expliqué, où les secrets sont dévoilés, et où le lecteur sera immanquablement surpris. On assiste en effet au dénouement, forcément sanglant, de cette histoire de tueuse à gages insensible à la douleur, prise dans un tourbillon de meurtres sur commandes, de faux-semblants et de manipulation en tous sens. Un ultime chapitre qui pourrait s’intituler, « famille, je t’aime, je te tue ».
Toujours porté par une voix off incisive (qui se fait « on » ici), ce polar aux codes graphiques et narratifs bien d’aujourd’hui révèle enfin ses tenants et aboutissants, qui sont pires que ce qu’on pouvait imaginer. L’horreur de la situation, évoquant les plus glauques des tragédies grecques, est traitée avec toujours le même ton froid et implacable. Mais l’émotion explose finalement, incarnée par la fascinante Naja. Tordue, ultra-péchue et sacrément audacieuse, voilà une série qui nous aura tenus en haleine deux ans et demi durant, avec un plaisir toujours renouvelé. Chapeau!
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