Retour sur un recueil un peu passé inaperçu à l’automne dernier : Noir foncé, de Nicolas Poupon, publié par les jeunes et audacieuses éditions Même pas mal.

À BoDoï, on ne le cache pas, on aime Nicolas Poupon. Son Fond du bocal, sa Fleur de géant, son vieux Kirouek, mais aussi À bâtons rompus, et le très chouette Faire semblant les jours d’orage. C’est donc un plaisir de se plonger dans cet imposant recueil au beau papier épais, malignement intitulé Noir foncé.

L’auteur prévient dès la page de garde : ses vieux fans qui sont en possession de l’album L’Escalade de la chute, paru chez Triskel en 2003, retrouveront ici les pages de ce livre, mais dans une version noir et blanc, retravaillée et ré-encrée pour l’occasion. Ainsi que des textes courts, des « comptines à ronger et autres fables peu affables » et toute une série de superbes dessins pleine page agrémentés d’un texte joliment caustique. Exemple. Dessin : une vieille dame, toute pimpante, attend le verdict de son médecin avec une mine rayonnante. Texte : « En consultant les résultats des analyses de Mme Colet, le docteur Girard se souvint qu’il avait laissé du jambon périmé dans le frigo. »

Et ainsi de suite. Fort d’un trait extrêmement souple et vif, parfaitement soutenu par des noirs profonds, le dessin de Nicolas Poupon offre un contrepoint très expressif à ses petits textes sarcastiques, ses bons mots teintés d’un délicieux humour noir et d’une touche de poésie douce-amère. Les éditions Même pas mal (Paf & Hencule, Dingo Jack Stories, Quelque part les étoiles…) ajoutent donc une nouvelle et jolie pierre à leur jeune édifice. Et on ne peut que les en féliciter.

_____________________________

Noir foncé.
Par Nicolas Poupon.
Même pas mal, 25 €, novembre 2011.

Achetez-le sur Fnac.com
Achetez-le sur Amazon.fr

_____________________________