Night Business
Un assassin masqué terrorise les rues de la ville en tuant chaque soir une strip-teaseuse sortie de son club. À coups de couteau dans la gorge le plus souvent. Johnny, agent de strip-teaseuses, aime ces femmes plus que tout. C’est donc décidé, le tueur doit mourir. Parti à sa recherche, Johnny va croiser sur sa route Donny, un mafieux louche, le maire de la ville et un gourou. Sans oublier ces strip-teaseuses, splendides victimes expiatoires d’un Mal ancré dans les ténèbres et les nuits sans fin…
Avec Benjamin Marra, on peut et il faut rire de tout : du sexe, de la violence et des sectes. Sous peine de ne rien comprendre au message. Car Night Business, comme le précédent O.M.W.O.T, s’avance comme la parodie ou la farce musclée d’un film de Bruce Lee, quelque part entre Pretty Woman, Le Parrain et un film de secte. Oui, un cocktail absolument impossible et ridicule qui mélange l’urgence aux élans de violence les plus primaires, avec un sens du guignolesque consommé. À l’image de ces bastons empruntées ou maladroites, sorties d’un jeu d’arcade. Johnny incarne ce justicier en quête d’idéal, le seul capable finalement d’un peu d’humanité dans ce monde de brutes, de voyeurs et de camés. Et encore, rien n’est sûr avec Benjamin Marra. Car chez l’auteur américain, la violence absolue est érigée en art de vivre, seul remède d’une société contaminée par le Mal. Si la violence est célébrée ici – les textes en louent sa force salvatrice –, c’est toujours pour mieux se moquer de ceux qui s’y livrent. Comment ? En jouant la surenchère grotesque, en mimant des films d’action datés et en instillant des sentiments à l’eau rose, bien trop sucrés pour être réels. Moins de sexe et plus de bastons dans Night Business, beaucoup de second degré aussi mais une intrigue qui, contre toute attente, tient la route. Une route forcément tortueuse et déglinguée. Bref un album délicieusement idiot !
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