No Hero ***
Par Juan José Ryp et Warren Ellis. Milady Graphics, juin 2010.
Dans leur bombe Black Summer, Warren Ellis et Juan José Ryp cherchaient à savoir jusqu’où on pouvait faire confiance aux super-héros. Dans ce nouveau volume, ils creusent un peu plus la question et se demandent ce que l’homme est prêt à faire pour devenir un héros. On suit ainsi Josh, justicier de quartier qui tente de se faire repérer par le groupe de super-héros officiels, géré et dopé depuis des années par le scientifique Masterson. Un groupe qui semble être la cible de vilains nettement plus forts que lui…
Depuis Watchmen et le Dark Kight returns de Frank Miller, le questionnement des fondements de l’héroïsme et de la légitimité des êtres supérieurs dans la protection du bien commun ne cesse d’être développé. Ce No Hero apporte sa pierre à l’édifice dans un style bourrin et ultra-violent. En effet, l’héroïsme est montré ici comme totalement dévoyé : les héros sont des camés permanents, qui oeuvrent pour le compte en banque d’une poignée de maîtres du monde. Visions de cauchemar, torture et meurtres sanglants offrent à Juan José Ryp et à sa plume ultra-détaillée de grands moments de bande dessinée gore. Moins surprenant et ambitieux que Black Summer, ce No Hero se laisse lire néanmoins avec une certaine jubilation, notamment pour les dialogues incisifs de Warren Ellis et sa façon de ne pas prendre de gants pour pointer ce qu’il veut dénoncer.
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