Pour cette deuxième « saison » de sa série de polar Nobody, Christian de Metter nous plonge au cœur de l’enlèvement d’une petite fille dans une grande ville italienne des années 60. Armés et revêtus de masques d’animaux, deux personnages inquiétants poursuivent une gamine à travers la forêt. Pourquoi cette violence ?

C’est la question qui habite le premier épisode de cette trilogie. Un duo on ne peut plus classique d’enquêteurs (l’un gentiment idiot, l’autre taiseux, sombre et sur lequel plane l’ombre d’un secret) mène l’enquête. Ajoutez à cette intrigue très classique une journaliste vénéneuse et vous obtenez un premier tome parfaitement maîtrisé sur le plan du dessin et de la narration mais véhiculant tellement de clichés que cela en devient étonnant. La mécanique fonctionne : les dessins léchés réussissent à créer une ambiance particulière qui suscite une sincère curiosité. On tourne les pages avec plaisir mais sur le fond, que nous apporte cet énième récit basé sur la violence exercée sur une jeune fille victime de bourreaux un peu stupides ?

Sans doutes de passionnants enjeux politiques. Espérons que ces raisons surprennent un peu les lecteurs du tome 2 pour que la trilogie prenne de la hauteur. Sinon elle se bornera à n’être qu’un divertissement parfaitement orchestré mais qui tourne à vide autour de clichés narratifs désuets.