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Noël 2015 : sélection d’intégrales comics

18 décembre 2015 |

Pour boucler vos courses de Noël, nous vous avons choisi quatre classiques de la bande dessinée anglo-saxonne, dans des genres différents : guerre, fantastique, road-movie hystérique et coup de poing SF.

La Grande Guerre de Charlie

album-cover-large-27724Déjà le tome 9 (sur 10) de La Grande Guerre Charlie, un classique du genre sur la Première Guerre mondiale. L’équivalent d’un Tardi mais côté anglais. Après avoir vécu au front l’industrialisation de la guerre et l’horreur des tranchées, voilà le jeune Charlie Bourne confronté à la cour martiale. Quand la peur et l’ensauvagement des armées freinent l’ardeur au combat, l’état-major veille au respect de la nation : refus d’obéir, automutilations, exécutions pour l’exemple, Pat Mills n’omet aucun détail de l’Histoire et sème l’anecdote suggestive dans un récit vif, à la documentation sans faille. Joe Colquhoun met lui son trait réaliste et chirurgical au service d’un naturalisme historique digne des plus grands. Un immanquable de la BD de guerre.

Delirium, 120 p., 22 €.

Vampirella

album-cover-large-28095Beaucoup en rêvaient et Delirium l’a fait. L’éditeur publie le premier volume de l’intégrale Vampirella, revue imaginée par Warren Publishing en 1969. À l’époque, l’éditeur connaît une grave crise de croissance et l’invention de ce personnage devenu culte a tout simplement relancé l’activité de la maison. David A. Roach, qui signe l’éclairante préface, évoque « un personnage protéiforme (…), tout à la fois super-héroïne, icône féministe et précurseur d’un genre nouveau d’héroïne de bande dessinée ». À savoir une naïade aux formes pulpeuses plongée au cœur d’un monde qui croiserait épouvante, horreur, super-héros et égéries de Playboy… Plus de 300 pages sont ainsi proposées, 35 histoires et une préface qui informe sur le mythe. Si les courts récits sont de facture inégale avant l’arrivée du scénariste Archie Goodwin, le volume n’a pas d’autre ambition que d’introduire à une période du 9e art. Outre son intérêt historique, on appréciera donc la diversité graphique : le suave coup de pinceau de Franck Brunner (« Œil de têtard, orteil de crapaud ») le trait  charbonneux de Tom Sutton (« Vampirella : l’épreuve ») ou encore l’épure de Luis Garcia « (Bienvenue au sabbat des sorcières »). Des récits courts entre horreur et élégance rythmés par les rondeurs de la sexy femme vampire. Un moment clé du comics indépendant aux États-Unis.

Delirium, 344 p., 29 €.

album-cover-large-27240Preacher

Le premier tome de l’intégrale
Preacher posait les jalons de cette série culte signée Garth Ennis et Steve Dillon. Au menu, religion, meurtres, traques, beaucoup d’humour aussi – trash et grotesque bien sûr – un texte fleuri rythmé par un ton rentre-dedans. Pas le temps de souffler dans ce nouvel épisode, Jesse et Tulip débarquent en France pour sauver Cassidy des griffes d’une organisation religieuse flippante, le Graal. Steve Dillon n’est pas en reste au dessin pour capter des gueules déformées par la rage ou minées par un désespoir sans fin. Furieux conte de l’apocalypse mais aussi fable morale où la religion prend cher, Preacher sait aussi bien divertir que faire réfléchir sur la force des sentiments ou la décadence de l’Amérique. Une BD culte on vous dit.

Urban Comics, 424 p., 28 €.

Transmetropolitan

album-cover-large-8504Et voici le dernier tome (5) de l’intégrale Transmetropolitan,  signée Warren Ellis au scénario, dont la parenté avec Preacher saute aux yeux, prolongeant dans le champ politique une critique du pouvoir bien sentie.  Une grosse larme avant de quitter notre reporter gonzo préféré, Spider Jerusalem, sur le déclin physique et abandonné par tout éditeur sensé, mais plus que jamais en forme. C’est-à-dire sans compromis, irascible, punk et provoc’. Ses cibles : le pouvoir corrompu. Son objectif : la chute du président Callahan, coupable de meurtres. La déchéance avant le grand soir. La vérité éclatera, Spider le sait, quitte à y laisser sa peau mais pas son âme. Car ce n’est pas moins que la santé mentale du monde qui est en jeu.  Au dessin, Darick Robertson se révèle le complément idéal : gueule enragée ou rire jubilatoire de Spider, décorum de fin de monde, l’enfer urbain embrasse l’horizon violent de cette Terre  avariée. Et si le charismatique Spider n’a jamais été aussi désabusé, son humour cynique divertit autant qu’il fait réfléchir. Un final génial, éprouvant, terrible, et surtout un comics incontournable dans toute BDthèque qui se respecte ! Une oeuvre coup de poing, un classique du cyberpunk.

Urban Comics, 296 p., 22,50 €.

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